Vacuité indécise – Sites & paysages

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« Ou bien aujourd’hui, où l’échelle imposée devient mondiale, la vertu du paysage, face à cette ubiquité abstraite, est de relocaliser : non pas en repliant illusoirement dans un particularisme compensateur et pittoresque, mais en réinscrivant du Singulier ». (François Jullien. Vivre de paysage ou L’impensé de la Raison. Postface)

La photographie « de paysage documentaire » est l’occasion pour moi de concilier une approche compréhensive des lieux, et une implication sensible dans la facture des images et leur mise en récit. Je m’intéresse en particulier à la dynamique des lieux : leur trajectoire temporelle, leur vitalité relationnelle, leur résonance symbolique.
Si l’humain apparaît rarement en tant que tel dans mes images, il y est généralement rendu présent à travers les harmoniques de son emprise sur l’espace, dans une démarche photographique qui envierait à l’archéologie l’humble indiscrétion de son regard interprétatif.
Mes images paysagères empruntent donc à différents registres se réclamant autant de l’objectivité la plus descriptive que d’une rhétorique intimiste, fragmentaire et poétique ; j’aime ménager la possibilité d’un dialogue entre la certitude et le mystère, faire place à une interrogation des évidences.

« Une sorte de vacuité indécise règne dans ces lieux mornes, d’où l’on tourne le dos aux maisons, où ne s’aventure plus qu’une vie problématique, douteuse ». (Julien Gracq. Un beau ténébreux. 23 août)