Du faire au fini – Artisanat

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« L’homme a fait la main, je veux dire qu’il l’a dégagée peu à peu du monde animal, qu’il l’a libérée d’une antique et naturelle servitude, mais la main a fait l’homme ». (Henri Focillon. Éloge de la main)

L’univers du travail de la matière constitue à mes yeux un terrain photographique protéiforme et fertile. Je réalise mes images « de métiers » à la façon d’un reportage : au cœur de la relation homme-objet, je m’intéresse aux gestes, aux attitudes, aux regards, à ce qui caractérise l’investissement humain dans le cours de la matière.
Car c’est bien au cours du temps, selon les différents horizons du savoir-faire, et avec – ou malgré – les contraintes de la matière, que se créent les œuvres humaines.
Mon travail photographique opère comme des transects dans ce flux des choses en train de se faire. Il y va à mon sens d’une dignité partagée : dignité reconnue par l’image à celles et ceux qui savent faire, dans l’épaisseur de leur expertise ; dignité reconnue à l’image comme langage légitime de ce récit du faire dont elle renoue, d’un cadre, les sujets et les objets. L’image donne corps et pesanteur à l’espace transitif entre l’idée, le geste et la matière.

« [Comme] des copeaux qui auraient sauté de la masse du devenir, telles nous apparaissent les images : chutes abandonnées du passage du temps, arrêts sur image du film du vivant ». (Jean-Christophe Bailly. L’imagement. 3. La violence du temps fixé)




Merci aux entreprises et artisans qui m’ont accueilli pour la réalisation de ce portfolio :
Entreprise Coux Frères (Charpenterie – couverture, Chambéry, Savoie)
Dominique Chalmin (Facteur d’orgues, la Ravoire, Savoie)
Imprimerie Gonnet (Imprimeur, Virignin, Ain)